Arrivée à New York : La douane et l’immigration

Arrivée à New York : La douane et l’immigration

Une fois l’avion posé sur le tarmac, vous vous dites : « ouf, ça y est, je suis à New-York ». Mais non, il faut encore passer l’épreuve de l’immigration et de la douane. Si tout se passe bien, vous sortirez de l’aéroport dans une bonne heure. Sinon, dieu seul le sait …

Sachez cependant que, depuis le 12 janvier 2009, tous les ressortissants des pays membres du Programme d’exemption de visa (VWP) doivent obtenir une autorisation de voyage électronique au moins 72h avant de partir pour les États-Unis. Vous devez donc vous enregistrer via le site https://esta.cbp.dhs.gov/

Malheureusement, cette autorisation électronique ne vous garantit pas l’entrée sur le territoire américain et il vous faudra encore passer par les anciennes formalités, à savoir :

1ère étape : les formulaires

Vous les trouverez à l’aéroport mais il est plus que probable que le personnel de bord vous les aura déjà distribués dans l’avion afin que vous puissiez les remplir tranquillement à votre aise et qu’ils soient prêts à votre débarquement. Alors, de quoi s’agit-il ? Vous en aurez deux à compléter. Un vert, pour le service d’immigration dans lequel on vous posera des questions aussi diverses et farfelues que : « souffrez-vous de maladies contagieuses, de troubles physiques ou mentaux? Consommez-vous des drogues ou stupéfiants ou êtes-vous toxicomane ?  » ou encore « Avez-vous été par le passé ou êtes-vous actuellement impliqué dans des activités d’espionnage ou de sabotage; des activités terroristes; un génocide; ou avez-vous participé aux actes de persécution commise par l’Allemagne nazie entre 1933 et 1945 ? »

Le questionnaire pour la douane est quant à lui blanc et pose les traditionnelles questions de ce que vous avez à déclarer. A noter que les américains sont mieux lotis que les européens quant aux montants de cadeaux qu’ils peuvent rapporter sans être taxés. Vous devez aussi déclarer si vos bagages contiennent des marchandises interdites. Pour plus d’informations sur ce que vous pouvez emporter au États-Unis, le site de l’office du tourisme Américain vous renseignera.

2ème étape : arrivée à l’aéroport : l’immigration

Après être sorti de votre avion, ce qui vous a déjà pris un certain temps, vous suivez le troupeau, euh la masse des gens qui voyageait avec vous au travers d’un dédale de couloirs et d’escaliers jusqu’à la salle où vous vous pourrez passer le célèbre contrôle de l’immigration. Là, c’est le choc, car généralement la salle est remplie par les voyageurs de plusieurs avions qui viennent d’atterrir et une employée vous crie où vous devez aller et ce que vous devez avoir comme documents. C’est ça l’Amérique : rapidité et efficacité. Vous en aurez pour entre 30 minutes et une heure pour arriver face au fonctionnaire qui décidera si oui ou non vous serez accepté à entrer sur le territoire américain.

Vous arrivez enfin face à celui dont votre sort dépend. Et vous, dont l’imaginaire était peuplé de tous ces redoutables fonctionnaires américains qui allaient vous maltraiter, vous demander si vous comptez assassiner le président des États-Unis ou faire un attentat, faites finalement face à un sympathique jeune homme, souriant, qui a un mot gentil pour chacun de vous ou face à une jeune fille, pas vraiment agréable mais qui a tout simplement l’air de s’ennuyer.
Après avoir vérifié votre passeport, si vous ressemblez à la photo, vous avoir demandé la raison de votre séjour, il vous sera demandé de poser pour la photo et vos empreintes digitales seront prises. Et oui, pas question de rentrer incognito sur le territoire ! Merci le patriot act ! Peut-être que la prochaine fois, on prélèvera votre ADN ?
Une fois ces formalités passées, vous êtes admis sur le territoire ! Reste à récupérer votre valise et passer la douane !

3ème étape : la douane

Après avoir récupéré vos valises, la dernière étape avant de pouvoir enfin sortir respirer l’air américain est le passage de la douane. C’est-à-dire un fonctionnaire qui vous regarde à peine et auquel vous donnez votre formulaire blanc. Si vous n’avez rien à déclarer, il vous fera un vague signe de tête vous indiquant qu’il est temps de dégager le passage. Mais toujours sans prononcer un mot !
J’avoue n’avoir jamais assisté à une fouille de bagages mais j’imagine que cela ne doit pas être rigolo !

Mais bon, pas de panique, nous voilà enfin prêt à aller visiter New-York et il est inutile de s’attarder plus longtemps dans l’aéroport ! Surtout qu’on est encore loin de Manhattan et la route peut encore être semée d’embûches pour y arriver ! Direction le Air Train.

Un autre regard

Avec son talent d’écrivain, Antonio Munoz Molina a lui aussi décrit cette étape dans son très beau livre, que je vous conseille, Fenêtres de Manhattan (Éditions Points, P1889, 371 pages) Il nous livre une expérience, parfois bien différente :

« […] C’est au contrôle des passeports qu’on se trouve confronté soudain, sans préavis, à l’autoritarisme administratif des États-Unis, à la rudesse et la grossièreté de ces fonctionnaires de l’Immigration qui prennent pour un Européen une dimension menaçante, des proportions aussi inhabituelles que celles des voitures et des ponts qui le surprendront plus tard. Un Européen n’est pas habitué à ce qu’on le bouscule ou qu’on crie s’il se trompe de queue, s’il s’attarde un instant dans un couloir où plusieurs affiches interdisent de s’arrêter et où il n’est pas un geste qui ne soit soumis à une réglementation impérieuse. […] Au contrôle d’immigration, le voyageur novice fait sa première expérience de […] la peur de l’immigrant qui ne connaît pas la langue et n’est pas sûr d’avoir tous ses papiers en règle ou d’avoir correctement rempli les formulaires de couleur blanche ou de couleur verte qu’on lui a distribué dans l’avion, si pleins de cases et de lignes pointillées qu’il est très facile d’y inscrire une lettre ou un mot erroné. C’est le moment où, pour la première fois de sa vie, on se trouve dans la situation d’expliquer si l’on appartient ou non à une organisation terroriste, si l’on a participé à un génocide, si l’on a dans ses bagages des explosifs, des armes à feux ou des escargots. […] Dans la cabine de contrôle des passeports, le contrôleur examine le mien, pas à contrecœur ou avec négligence comme on le fait en Espagne mais avec une conviction entière, le tordant pour vérifier peut-être que son degré de flexibilité est correct comme un joueur courbe entre ses mains un jeu de cartes, le feuilletant pages après pages, regardant la photo avec soin puis me regardant, pas une fois mais plusieurs, comme s’il voulait passer mes traits en revue un par un, les yeux, le nez, les cheveux, la bouche. […] le fonctionnaire tamponna rapidement mon passeport et me le rendit […] En liberté tout du moins jusqu’à l’obstacle suivant, la salle où je devais reprendre mes bagages et où il était possible que je sois soumis à un nouveau contrôle, qu’on m’ordonne d’ouvrir ma valise; peut-être à la recherche de preuves de ma complicité dans quelque génocide, ou d’escargots illicites qui auraient voyagé collés à l’intérieur de mes pull-overs. A côté des tapis roulants par où arrivent les valisent patrouillent quelquefois des fonctionnaires de l’Immigration avec des chiens dressés à flairer on ne sait quelles marchandises illégales, jambon interdit ou sandwiches de chorizo enveloppés de papiers graisseux et dissimulés dans le désordre du linge, drogue ou explosifs qui n’auraient pas été détectés lors des contrôles précédents. Peut-être que ces chiens ont aussi été dressés à flairer l’odeur de la peur dans la transpiration des trafiquants éventuels, ou chez cette espèce à laquelle j’appartiens, celle qui se sent accusée et presque coupable du fait de la simple proximité d’un policier, et qui prend automatiquement l’air de cacher un secret ou d’avoir commis une infraction lorsque quelqu’un doté d’autorité et d’un uniforme le regarde. » (pages 24-27)

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